Article rédigé par Patrick Williams – Pour le « Elle » paru le 5 octobre 2023

Mais, au fait, est-ce si grave que cela de ne pas arriver à se concentrer ? Ne peut-on pas imaginer que nous assistions à l’apparition d’une nouvelle espèce d’êtres humains, l’« homo dispersus », qui serait distraite, inattentive, jamais « focused », mais qui parviendrait cahin-caha à faire son travail et à traverser l’existence ? « C’est une hypothèse séduisante, répond Sophie Lavault. Mais la vérité est que cet état de dispersion ne nous rend pas plus heureux ou épanoui. Au contraire. Parvenir à focaliser son attention est ce qui nous permet de mener une tâche à son terme. Il existe une satisfaction particulière à avoir été concentré pendant longtemps. »

« Quand on se laisse étourdir par les sollicitations numériques, on n’est plus connecté à soi-même et à notre environnement naturel, note Sophie Lavault. On ne fait plus attention à nos émotions profondes, notamment tout ce qui est négatif : tristesse, ennui. On est dans un état de fuite. Le numérique est un anesthésiant, comme l’alcool. Pourtant, c’est en acceptant de regarder en face ces flottements, ces émotions négatives qu’on peut faire le point et réfléchir à ce qui est vraiment important pour nous, à ce qui donne du sens à notre vie. »

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